lundi 7 mai 2007

Le changement, miroir aux alouettes d'un recul identitaire?

Joyeux anniversaire que celui-ci: 27 ans et l'élection de Sarkozy ce dimanche soir avec 53% des votes. Une vraie claque: pas vraiment, tout d'abord parce qu'on s'y attendait. Deuxièmement parce que la candidate socialiste est apparue légère sur un certain nombre d'enjeux majeurs pour le pays, ou pour le moins jugés comme tels. Troisièmement parce qu'on ne peut s'empecher que ce sera la l'occasion pour le PS d'effectuer - enfin - sa mue vers la sociale democratie et pour l'UDF de Bayrou d'exister encore davantage dans le paysage politique français. Espérons que ces deux partis contribueront à donner une autre image - moins rétrograde - d'une France à l'écoute d'elle même et des autres.

Une fois n'est pas coutume, j'ai réussi à lire aujourd'hui en entier l'éditorial du monde. En voici un morceau choisi:

"Une France de droite a voté à droite. Les résultats du second tour ont été en tout point conformes à ceux du premier tour, montrant une gauche historiquement faible; faiblesse que les scrutins de 2002 avaient déjà permis de mesurer. En regard, la supériorité de la droite et le succès de M. Sarkozy trouvent leur origine à la conjonction de deux mouvements. En premier lieu, la force et l'intensité de la demande d'ordre et d'autorité. A l'orée de la campagne présidentielle de 2002, Lionel Jospin lui-même avait fait état de cette aspiration au retour de l'autorité. Et les cinq années du second mandat de Jacques Chirac n'ont pas permis, n'en déplaise à celui qui fut, presque sans discontinuer, son ministre de l'intérieur, de faire reculer l'insécurité et les violences aux personnes. La demande est donc toujours là ; elle transcende les clivages, bien sûr, mais elle favorise la droite.

En second lieu, celle-ci bénéficie du mouvement démographique lui-même : la France de Nicolas Sarkozy est aussi une France qui vieillit. Et plus on avance en âge, plus on a été enclin à voter en sa faveur.

Ces deux caractéristiques, qui ancrent la supériorité de la droite, seront donc, pour le président Sarkozy, une première source de contradiction à surmonter : on peut, a priori, légitimement penser que le vote qui l'a porté est conservateur au sens politique du terme ; quand lui-même s'est engagé sur une promesse de mouvement, de changement. Il est une autre contrainte, qui tient cette fois au substrat électoral de sa victoire. Au soir du second tour, M. Sarkozy a pu, en effet, contempler l'étendue de son succès aux dépens de l'extrême droite. Il a laissé un Le Pen usé, vaincu et pathétique : l'OPA sur le vote FN a parfaitement fonctionné, au point de rendre caduque la consigne d'abstention du chef, et de susciter les"félicitations" de sa fille, appelée à prendre sa succession pour ramener un jour le mouvement dans l'orbite de la droite classique."

Cette France du changement serait donc celle du conservatisme le plus aigu? Quand on regarde en effet l'electorat de Sarkozy, les deux "tranches" ou il domine le plus sont 1. Les personnes de plus de 65 ans qui ne l'élisent pas mais le plébiscitent et 2. Les inactifs, plutot étrange pour le candidat de la valeur travail

A l'heure ou Sarkozy tappe allègrement sur l'héritage soi disant malheureux de Mai 68 et ou toute ou partie de la France applaudit, ne sont-ce pas là les applaudissements d'une France frileuse et peu sure d'elle , qui prône le changement tout en peinant à dissimuler un sursaut d'identité nationale aux relens passéistes et réactionnaires? (cf le parallèle avec cette très belle chanson de V. Delerm)


"Tiens tiens, les pensionnats
Les chanteurs à croix bois, les taloches, les coups d'trique, la 3e République

Tiens tiens, les belles images,
Les enfants du marécage,
le vrai goût des vrais fruits dans une vraie épicerie

Tiens ça r'part en arrière,
noir et blanc sur posters.
Maréchal nous voilà!
Du sépia plein les doigts
A quoi elle pense en s'endormant,
cette jolie France,
confiture Bonne Maman.
Elle pense pense pareil, pareil qu'hier
Avant Simone Veil, avant Badanter.

Tiens tiens,
on respirait du jasmin du muguet
et l'air à plein poumons dans les mines de charbon.
Les chansons d'avant guerre, ça on savait les faire
Viens, coucou les pépéttes alors on s'fait pouet pouet.

Tiens ça r'part à l'envers,
porte plume d'écolière.
Maréchal nous voilà!
Du sépia plein les doigts
A quoi elle pense en s'endormant,
cette jolie France,
confiture Bonne Maman.
Elle pense pense pareil, pareil qu'hier
Avant Simone Veil, avant Badanter."


La France a-t-elle du Sépia plein les doigts? Si oui, quelqu'un aurait-il vu du détergent quelque part?...

4 commentaires:

Les Tours Jumelles de la Wig a dit…

Coucou mon vieux!! hehe!!
Bon anniversaire Greg! Belated je sais...suis nulle avec les dates!
Alors ca fait quoi d'avoir 27 ans et encore toutes ses dents?
Suis tout juste de retour du Mexique ( c t dement!)! On se voit bientot j'espere!
Et arrete la propagande sur ton blog: IT'S TOO LATE :)
xxx
Sarah

Stéphanie a dit…

Moi j'aime bien le sepia... et si je ne m'abuse, tu as un certain enclin pour le noir et blanc?!?!

A-L a dit…

Pour être fair, je pense qu'il faut tout de même reconnaître à Ségolène de vrais efforts de style... Le total relooking en Paule Ka, ça force le respect. C'est pas Sarkozy qui a été surnommé "the queen of chic" outre manche, même si ce détail géographique ternit un titre pourtant élogieux...
Cela dit, Cecilia elle a toute la collec Prada... c'est difficile de surenchérir...

A-L a dit…

Voici ce que je viens de trouver dans Wikipédia, sous 'Cecilia Sarkozy'... [on ne veut pas vraiment savoir comment j'y suis arrivée...]
Je sais pas si je suis la seule personne à ignorer les dessous de l'histoire, mais j'aurais jamais imaginé qu'ils aient pu se rencontrer comme ça...

She married the popular French TV host Jacques Martin, on 10 August 1984. Her wedding witness was Conrada de la Brosse, the wife of François de la Brosse. The wedding took place in Neuilly-sur-Seine and Nicolas Sarkozy, mayor of Neuilly, conducted the wedding. The Martins had two daughters, Judith (born 22 August 1984) and Jeanne-Marie (born 8 June 1987).

Nicolas Sarkozy, who fell in love with the bride during the ceremony, spent the next four years trying to conquer her. She left Martin to live with Sarkozy in 1988, when Jeanne-Marie was six months old, and gained a divorce 1989. Once Sarkozy had himself obtained a divorce in 1996, Cécilia married him in Neuilly on 23 October. The witnesses were Bernard Arnault and Martin Bouygues. Six months later, on 28 April 1997, Cécilia Sarkozy gave birth to the couple's only child, Louis.

In 2005, she embarked on a very public affair with Publicis executive Richard Attias. However, in early 2006, she returned to her husband, who had himself had an affair with a journalist of Le Figaro in the meantime.